Notre séjour sur le catamaran Piment Rouge aux Îles Vierges britanniques en mars 2024

sejour iles vieges britanniques

BVI, un acronyme qui fait rêver les marins aussi bien que les vacanciers en quête d’eau turquoise et de plages de sable blanc bordées de cocotiers.

British Virgin Islands. Quand j’étais enfants, j’entendais mes parents parler des Iles Vierges, un drôle de nom qui me poussait déjà à imaginer des forêts denses et des endroits sauvages, des plages de Robinson et des mers emplies de poissons multicolores.

Un peu de géographie ne faisant jamais de mal, les Iles Vierges se découpent en 2 blocs, les USVI, Iles Vierges américaines, et les BVI, Iles Vierges britanniques. Elles se situent dans la mer des Caraïbes, au nord de l’arc des Antilles, à 40 milles (on est en mer donc on va parler en milles, 1 mille nautique faisant 1852 mètres), à l’est de Porto Rico et à 70 milles à l’ouest de Saint Martin. Leur nom leur aurait été donné par Christophe Colomb, lors de son second voyage, en l’honneur de Sainte Ursulle, connue dans la légende des Onze Mille Vierges (je vous laisse aller découvrir la légende par vous-même). Elles devinrent par la suite l’un des plus grands repères de pirates de toutes les Caraïbes, même si le film fut tourné plus au sud aux iles Grenadines ou plus au nord aux Bahamas.

Notre voyage commence par un vol avec Air France jusqu’à Saint Martin, enfin plutôt jusqu’à Sint Maarten, puisque l’ile est coupée en deux entre la France et la Hollande et que le grand aéroport international se situe en terre néerlandaise. De là, un petit taxi nous emmène avec nos bagages (colossaux puisque nous avons nos affaires de kite) jusqu’à Grand-Case où nous attend Pierre sur son magnifique catamaran, Piment Rouge.

A ce stade, une petite digression sur Pierre et Piment Rouge s’impose. Pierre, Piment Rouge… Piment Rouge, Pierre ; les deux s’imposent et se composent en même temps. Piment Rouge est un catamaran Outremer de 51 pieds (et oui, encore des maths ! ; 1 pied correspond à 30,48 cm donc Piment Rouge mesure environ 15,5 mètres), un très beau bateau conçu pour le tour du monde et plus si affinités ; un bateau qui va vite et qui a gagné deux fois l’ARC (une course amicale à travers l’Atlantique). Mais Piment Rouge c’est avant tout une communauté de 70 Pimientos, des personnes venues de tous les horizons que Pierre, fier capitaine, a su agréger à son projet avec une générosité, une ouverture et… beaucoup de Rock’n Roll! Pierre c’est The Boss (je vous laisse la référence musicale, je pense que Pierre a fait toutes les dates européennes de concert cet été), car sur un bateau il en faut un mais c’est aussi une mine de partage, de bonne humeur, d’aventures et aussi un fou de musique qui a monté le meilleur système de son jamais installé sur un Outremer.

Pierre et son bateau nous les connaissons depuis l’été dernier lorsqu’ils nous avaient embarqué au sud de la Corse à Bonifacio pour explorer la face ouest de la Sardaigne, la plus sauvage et la plus exposée aux vents dominants. Nous y avions passé deux semaines (avec 5 autres coéquipiers) de partage, de découvertes et de bonne humeur pour finir par une traversée de nuit entre le cap Spartivento à l’extrême sud de la Sardaigne pour rejoindre les îles Égades sur la face nord-ouest de la Sicile.

Donc, petit appel depuis le ponton, et on voit arriver l’annexe (un petit zodiac) de Piment Rouge avec Pierre à son bord. On charge tout notre fatras direction le cata qui est à l’ancre un peu plus au large et où nous faisons la rencontre de deux autres Pimientos, Arnaud et Gregory, deux potes embarqués quelques jours plus tôt.

L’accueil est à la hauteur de l’aventure, on commence par ouvrir une bouteille de champagne pour fêter notre arrivée, puis on lève l’ancre direction l’Ile Tintamarre entre Saint Martin et Saint Barth, mer calme et soleil caraïbéen, on est bien. Première nuit à bord avant une petite randonnée autour de l’île puis départ direction Saint Barth où nous passerons la nuit. C’est étonnant cette arrivée à Saint Barth, vu la renommée de l’ile on s’attend à ne voir que des yachts immenses et rutilants mais on se retrouve avec une multitude de petits voiliers de tous types et de tous âges. Après quelques questions au bar des locaux, on comprend enfin pourquoi : les saisonniers viennent en bateau, bien moins cher que de se loger sur place. C’est sûr, ce sont des saisonniers aventuriers !

Le lendemain tôt, départ pour Marigot car on doit y déposer nos deux Pimientos qui, après avoir profité de quelques jours de farniente à bord de Piment Rouge, s’en vont retrouver la métropole et sa météo moins clémente. On en profite pour déjeuner près de la piste de l’aéroport. Dis comme ça, ça fait pas rêver mais l’endroit est très connu car la piste se trouve à quelques mètres de la plage et, lorsqu’un avion se pose, on a l’impression qu’il va frôler le sable. Il y a aussi tout un tas de vidéos sur les réseaux sociaux montrant des personnes accrochées au grillage au moment des décollages qui se font souffler comme des fétus de pailles bien évidemment …très très dangereux donc !

Nous serons donc trois pour la suite de l’aventure, sur un catamaran de 15 mètres c’est confortable ! On fait les courses pour les 12 prochains jours et on en profite pour découvrir le magnifique caviste Le Goût Du Vin à Marigot, une mine de beaux vins, des cuvées introuvables et des conseils avisés et attentifs. Demain matin, départ à l’aube, direction les BVI.

70 milles (100km) au portant (vent arrière) avec 15 nœuds de vent (ok, je vous fais le calcul, ça fait 28 km/h environ), c’est une longue glissade agréable sous le soleil des Caraïbes avec une mer qui vous porte doucement, un régal ! Nous avons même la chance qu’une dorade coryphène décide de mordre à l’hameçon de la ligne de traine. 6kg de poisson frais pour les vacances, ça ne se refuse pas.

Atterrissage en douceur à Virgin Gorda, on pose la pioche (ancre), c’est le moment de la baignade bien méritée après cette journée de traversée. Le lendemain on part pour Tortola, la plus grande ile des BVI, on passe sous la maison, que dis-je, le Château d’Éric Clapton accroché à flanc de falaise…Immense ! On passera la nuit dans une marina car nous sommes invités à dîner par un ami de Pierre, direction donc un petit resto local où les musiciens philippins nous régalent de musiques rock (ça fait plaisir au capitaine) et à nous aussi bien sûr car on passe la soirée à danser.

Le reste du voyage se poursuit ainsi, l’ile de Jost Van Dyke avec le sable blanc et l’ambiance festive en journée de White Bay, Norman Island et son fameux bar flottant, le Willy T, ou Cooper Island où se trouve le meilleur bar à Rhum des BVI. On y trouve d’ailleurs le rhum le plus cher du monde, 700€ le verre, ça calme ! On a juste admiré la bouteille, ça ne coûtait rien. Plage, snorkeling, cuisine, lecture, navigation… Les vacances se poursuivent en douceur avec requins dormeurs, poissons multicolores et randonnées sur les iles sauvages.

Départ pour Anegada, l’ile la plus au nord des Iles Vierges, une grande ile plate avec un lac en son milieu abritant des flamants roses. On en profite pour louer des scooters pour en faire le tour et admirer la montagne de conque (énormes coquillages blancs qui se mangent et dont ils ont fait une montagne visible à un kilomètre). Le soir on mange des langoustes qui sont la spécialité de l’ile. Le lendemain matin on peut enfin faire un peu de kite puisque le vent est de la partie.

Retour à Virgin Gorda pour diner au Saba Rock, un ilet restaurant très étonnant, puis visite des Baths, le lieu le plus mythique des BVI : un empilement de roche granitique qui crée un labyrinthe féérique les pieds dans l’eau.

Le temps passe trop vite et le moment du retour approche après ces deux semaines magiques grâce à Pierre qui fut un guide parfait et Piment Rouge une maison vaisseau très accueillante. Les BVI sont un petit coin de paradis, très prisé des Américains, où on ne voit quasiment que des catamarans, des plateformes d’aventures et de découvertes très confortables. On y croise beaucoup de monde c’est vrai, mais la mer est grande alors on arrive toujours à dénicher un endroit calme où la plage est belle.

Je parle de vacances mais avec Jalan, Le Monastrell et Maison Lavau, et grâce à Starlink qui permet une connexion internet comme à la maison, je pense que nous avons bossé 6 à 8 heures par jour (surtout Anna). C’était donc plutôt des workations, un beau concept qui donne envie d’y revenir. Se lever le matin et bosser avec la vue sur un lagon turquoise, passer quelques coups de fils entrecoupés de baignades, faire ses emails après une randonnée terrestre ou aquatique, le retour au bureau va être difficile mais que de moments extraordinaires.

Vivement les prochaines workations de Jalan !

Un commentaire

  1. merci Benoit et Anna, de très bons souvenir, l’ile de Jost Van Dyke : et la langouste du Foxy’s, St Barth et le burger du Select, et les Bath’s de Tortola… vous me donnez envie d’y retourner. Au plaisir de lire vos aventures JALAN

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