Mais pourquoi créer encore une marque de vin ? Vous me direz c’est la bonne question, la base. Alors c’est vrai qu’on travaillait tous les deux dans le monde du vin (même si ce n’est pas là qu’on s’est rencontrés mais à la salle de Crossfit pour la petite histoire 🏋️) mais on avait déjà géré des domaines tous les deux et créé des vins donc ce n’était pas forcément un but en soi.

En revanche la passion pour le vin lui-même était là ; pour les histoires qu’il raconte, pour les murmures des gens qui l’ont façonné et qu’on retrouve en le dégustant et aussi pour les destinations lointaines qu’il évoque. Chaque bouteille est un voyage, une aventure ; ça ressemble bien à la coloration qu’Anna et moi voulons donner à notre vie ensemble. Et je pense que c’est là que le projet à éclot, autour de cette notion de ensemble, on avait envie de créer une marque qui nous ressemble.

De plus, on connaissait les classiques du vin et on avait envie de montrer une autre manière d’aborder ce monde, une vision tout aussi qualitative mais plus facile à aborder pour les consommateurs. On souhaitait apporter un peu de fraicheur, un nouveau regard.

Je vous avais parlé dans un article précédent du choix du nom de notre marque : JALAN et la notion de découverte et de voyages qu’elle porte, de chemin qu’elle représente dans nos vies et dans le monde du vin. Une fois cette base créée, il a fallu matérialiser cela dans un univers afin de l’appliquer sur nos étiquettes et sur nos moyens de communication.

Il faut savoir que, dans le monde du vin, un des seuls supports de communication est l’étiquette posée sur la bouteille. Vu le nombre de références chez un caviste, le principe de la segmentation par appellation qui crée des marques ombrelles fortes, il faut réussir à créer une étiquette qui interroge quand on la voit sur l’étagère, qui attire pour que la main s’en saisisse, et une contre-étiquette qui suscite l’envie et la curiosité quand on la lit. Après, une fois que la bouteille a quitté le magasin, qu’elle se retrouve sur la table d’un de nos Jalanisés, on sait la passion qu’on a mise dans nos vins et on est assez confiants pour imaginer que vous serez satisfaits de votre choix d’avoir saisi cette bouteille sur l’étagère de votre caviste favori.

Nous savions donc que nous voulions parler de voyage et, autre point important, nous voulions être les porteurs de la marque. Le premier challenge d’une marque de vin, c’est de créer la confiance. Combien de fois est-on tous arrivés devant une étagère en se disant : « Mais qu’est-ce que j’en sais, qui est ce chevalier de Tartempion et si c’est bon ? ». Il fallait qu’on puisse parler de Jalan et, en même temps, il fallait qu’elle soit nous, que le lien de confiance entre nos clients et nos vins, ce soit Anna et moi. La confiance viendra de nos nombreuses années de travail dans le monde du vin, des nombreuses vinifications que j’ai faites, des assemblages qu’on a créés, de nos formations et de nos années de dégustations à travers le monde.

Une fois cela décidé, le chemin s’est éclairé : il fallait que ce soit autour de nous, que ça parle de voyage, de chemin, et donc que ça parle de nos aventures. Et voilà, vous savez déjà d’où vient le nom de notre gamme. C’est à ce moment qu’Anna m’a dit : « Et si on utilisait les activités qu’on adore pour en faire une gamme complète ? ». L’idée, bien qu’originale, possédait un grand avantage : il serait facile de communiquer dessus en utilisant nos images, nos voyages et nos expériences. L’autre intérêt, qui a pris quelques minutes à émerger, c’était que le vin, c’est des sensations, et que nos sports de pleine nature, c’est aussi des sensations. Alors, on a créé des ponts entre ces sensations venant de mondes éloignés :

• La fraîcheur du vent en parapente évoque l’acidité et la fraîcheur du vin blanc.
• La sensation de glisse sur la poudreuse traduit l’onctuosité.
• La densité de la plongée sous-marine rappelle la concentration du vin rouge.
• La vibration de la musique incarne l’effervescence.

Les sensations du vin sont subjectives, alors pourquoi ne pas leur donner une représentation physique, corporelle quasiment, afin de mieux comprendre ce que l’on ressent ?

Les noms furent plus évidents, quoique pas faciles : ils devaient être courts, donner un sens au vin et représenter l’activité que nous avions choisi:

• L’Envol pour la fraîcheur
• La Glisse pour l’onctuosité
• Le Souffle pour la vivacité
• La Balade pour le fruité
• L’Immersion pour la concentration
• La Vibration pour l’effervescence

Ensuite, nous nous sommes rapprochés des graphistes de chez Coup de Foudres. Olivier et Thibaut sont basés à Marseille et avaient déjà travaillé avec Anna par le passé. Après quelques semaines de travail, ils sont revenus vers nous avec plusieurs présentations de logos, identité visuelle et concepts créatifs. Évidemment, nous sommes allés vers le plus audacieux avec ses lettres typées, sa charte graphique de couleurs chaudes et sa typographie moderne. Jalan, les vins qui font voyager, était né.

Vint ensuite le design des étiquettes pour lequel ils nous ont proposé trois axes : le collage numérique qui créait un patchwork d’images pour chacune des cuvées, la fresque illustrative avec ces dessins stylisés, et la carte postale qui était bien dans le thème du voyage évidemment mais nous avons tout de suite été conquis par les dessins stylisés qui nous permettaient de créer un monde à la fois onirique et vraiment représentatif des cuvées et des expériences sportives.

Entre l’idée de créer une marque ensemble et l’impression des premières étiquettes, il nous aura fallu quasiment six moisde travail, de créations, de nœuds à la tête, d’échanges avec les graphistes pour arriver à amener les maquettes chez notre imprimeur Autajon Méditerranée. Six longs mois de travail en plus de nos autres boulots pour finalement voir les bobines s’imprimer avec toutes leurs jolies couleurs et tous les espoirs qu’elles portent. Il était enfin temps d’aller présenter pour la première fois les vins dans leur bel habillage lors du salon WineParis 2024 en février.

Encore une fois, toute une Aventure…