Notre voyage dans les Îles Éoliennes: entre volcans majestueux et dolce vita Sicilienne

Îles Éoliennes: entre volcans majestueux et dolce vita sicilienne

Les Iles Éoliennes situées au nord de la Sicile représentent un archipel volcanique de 25 iles, ilots et affleurements. Il y a 2 choses qui me fascinent dans cette description ce sont les mots Sicile et volcanique.

Sicile. On imagine déjà ses sols arides et la mafia, les plats de pâtes extravagants du Grand Bleu tourné à Taormina, l’Etna dans sa puissante suprématie, géant de feu incroyable couvert de forêts dans les hauteurs et de vignes magnifiques à sa base.

Volcanique car les Éoliennes sont un terrain de jeux extraordinaire pour les apprentis vulcanologues que nous sommes tout autant que pour les professionnels. Il y a Vulcano où vous trouverez les émanations de soufre qui saupoudre le sommet d’une couleur jaunâtre, les jeux de bulles sous-marine de Panarea et bien sûr le caractériel Stromboli qui crache constamment de la lave depuis des centaines d’années.

Les Éoliennes, j’ai longtemps rêvé de m’y rendre par la mer, en voilier depuis les côtes française mais, heureusement pour moi, mon impatience m’a poussé à prendre un avion et c’est donc la troisième fois que je m’y rendais, une première visite pour Anna. Nous sommes le 20 juin 2024. Un petit vol de 2h depuis Marseille nous transporte à Palerme, capitale de la Sicile et de Cosa Nostra bien que nous nous sommes plutôt concentrés, lors d’un voyage l’été dernier, sur ses glaces et ses restaurants. C’est une ville magnifique ou l’histoire se croise au détour d’une rue et l’ambiance au long de ses via étroites et animées. Si vous y allez, vous pouvez tester le restaurant MadoniEAT à côté du port, on y mange très bien et la carte des vins est intéressante.

Il faut nous rendre à Lipari, ile principale des Éoliennes, où mes parents nous attendent sur leur bateau. Petite location de voiture et 3 heures de balade le long de la côte nord où la mer Tyrrhénienne vous en met plein les yeux jusqu’à ce que l’on voit apparaitre aux loin dans la brume de fin d’après-midi les premières iles, Alicudi puis Filicudi. Nous atteignons bientôt Milazzo ou se trouve le port principal qui dessert les iles et où nous prenons un Aliscafo, bateau très rapide à foil mais dont la motorisation d’une autre ère laisse échapper de lourds panaches de fumées noires.

Nous arrivons enfin à Lipari pour des retrouvailles familiales, mes parents habitants en Tunisie, on ne se voit pas tous les jours. Embarquement à bord du bateau, histoire de ranger les trois bricoles d’habits dont on a besoin sur un bateau en été, puis on va diner à l’Osteria San Bartolo, restaurant buonissimo avec une carte des vins à rallonge qui nous donne envie de tout déguster (ils ont une boutique de vins juste à côté, donc on ira choisir quelques bouteilles pour le bateau demain matin d’autant plus qu’ils offrent 10% aux clients du restaurant).

Le lendemain matin après un cappuccino et un cornetto all’albicocca (abricot), départ pour déjeuner dans une crique proche où le bleu turquoise de la mer est hypnotisant. Nous nous rendons ensuite à Panarea ou nous passerons la nuit, amarrés à une bouée (note pour les novices : une bouée c’est un lest en béton de plusieurs centaines de kilos sur lequel on a accroché une chaine ou une amarre reliée à une bouée en surface, il suffit donc au bateau de venir s’accrocher à la bouée pour passer la nuit en toute sécurité. Ça évite d’aller dans un port et aussi que les bateaux se mettent n’importe où avec leurs ancres). Panarea c’est l’île des milliardaires cachés, nous y ferons simplement une balade dans les petites ruelles sans voiture, un spritz pour fêter la première journée, et la découverte d’une bouteille de Fossa di Lupo 2021 de chez Arianna Occhipinti (que nous avions découvert et adoré lors de la visite du domaine l’été dernier) puis retour au bateau pour la nuit.

C’est calme tout ce bleu autour, ça fait du bien de se reposer après tous ces mois à fond pour le lancement de Jalan. C’est là qu’on se rend vraiment compte de l’énergie que nous avons dépensée, on est claqués mais quel endroit magnifique pour se ressourcer ! Le lendemain départ pour le Stromboli, le caractériel volcan des Éoliennes qui crache de la lave depuis des siècles sans discontinuer. Lors d’un de mes précédents passages, j’étais monté jusqu’à son sommet à 900 mètres d’altitude pour admirer en contrebas les gerbes de laves (suite aux éruptions de 2019 les excursions sont maintenant limités à 600 mètres). Quand on imagine que la base du volcan est à 2000 mètres de profondeur ça fait une belle montagne de presque 3000 mètres. Nuit au pied de ce géant, amarrées de nouveaux à une bouée, c’est toujours impressionnant de dormir au pied d’un volcan actif et de voir le calme petit village de Stromboli, moins de 500 habitants qui vivent là, « même pas peur » .

Le lendemain avec le bateau nous nous rendons sur la côte nord-ouest de l’île pour voir la Sciara del Fuoco (allée du feu) par laquelle dévalent les projections incandescentes jusqu’à la mer, c’est l’occasion de sortir le drone pour faire quelques images. La semaine après notre passage, l’Etna et le Stromboli ont pris un gros coup de sang et lorsqu’on voit les images sur internet, on balance entre le fait d’avoir raté ça et le soulagement de ne pas y être, mais ça devait être incroyable ! De là nous retournons à Panarea pour une courte escale afin de faire de jolies vidéos et photos dans les bulles sous-marines. Panarea est la plus ancienne ile des Eoliennes et bien que le volcan en tant que tel semble éteint, on y trouve des bouillonnements dans la mer et parfois des fumeroles de vapeur.

Nuit à Salina, une autre ile, puis retour à Lipari ou nous passerons deux nuits et surtout une journée bien agitée car le vent ayant changé de sens, le ponton se retrouve très exposé et le bateau fait le culbuto à tel point que tenir debout est une gageure. Nous en profitons pour faire le tour de l’ile en Vespa, ça fait très dolce vita comme manière de découvrir l’île et d’admirer ses nombreux points de vue. D’ailleurs si vous aimez les glaces, il y a un petit marchand itinérant nommé A Carusa Eoliana qui en fait des incroyables mais il faut le trouver dans l’ile, la partie de cache-cache en vaut vraiment la peine. Le lendemain tôt, retour à Palerme, cinq heures de navigation, dès que le bateau est amarré nous prenons un taxi direction l’aéroport.

La parenthèse enchantée est terminée, ça nous a fait un bien fou. C’est sûr, les Éoliennes font partie des plus belles iles de la Méditerranée. Seul regret de ce voyage nous n’avons pas vu de dauphins mais ce sera sans doute pour une prochaine fois.

Un commentaire

  1. Ta prose nous a plu énormément car elle nous a rappelé de bons souvenirs avec tes parents 🥰

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